Yeneyli suit des cours de français au sein de notre association. Elle est vénézuelienne et nous raconte son histoire… Belle lecture ! 

Je m’appelle Yeneyli et je viens du Vénézuela. J’ai quitté mon pays parce que la situation là-bas est vraiment dramatique, aussi bien au niveau économique qu’au niveau social. Mon parcours n’a pas été facile. Après mes études secondaires je suis partie au Pérou, où j’ai travaillé un temps comme commis de cuisine et un temps comme pompiste dans une station à essence. Après plusieurs mois, j’ai choisi de venir en Belgique avec mon frère. Il avait déjà étudié le français au pays et ses amis lui ont dit que la Belgique, c’était bien. J’ai de la chance d’être venue à Bruxelles avec ma famille. Ma mère et ma sœur sont aussi venues me rejoindre. Ici je travaille comme femme de ménage et comme nounou.

J’aime bien vivre à Bruxelles. À la base je viens de la capitale de mon pays, Caracas, donc je suis habituée de vivre dans une grande ville. Quand on habite en ville, tout paraît plus proche : l’école, le travail, les magasins. À Bruxelles j’aime aller sur la Grand Place. L’architecture est très belle.

Mais vivre sans papier en Belgique ce n’est pas facile du tout. Ça a beaucoup de conséquences. Pour le travail tout d’abord. On n’a pas de contrat officiel et c’est très mal payé. Pour trouver un appartement. On n’a pas de fiche de salaire donc on doit trouver quelqu’un qui veut bien nous aider, mais sans bail et sans certitude. Pour les soins de santé aussi : si je suis malade et que je vais voir le docteur ou que je vais à l’hôpital, je dois payer très cher. Je n’ai même pas droit à l’aide médicale urgente. Pour l’avoir, il faut aller au CPAS. Mais pour aller au CPAS je dois d’abord me déclarer à la commune, ce qui peut être risqué pour moi et ma famille. Pour les études aussi. Je voudrais faire des études mais pour m’inscrire dans une école, je dois avoir des papiers. Il y a un cercle vicieux pour régulariser ma situation. Pour avoir des papiers, il faut déjà de l’argent et un travail déclaré, mais pour avoir ce travail, il faut déjà avoir ses papiers !

Mais je suis une personne très optimiste. Je trouve de la force quand je pense à ma grand-mère qui est décédée il y a peu au pays et à toute ma famille qui m’accompagne. J’ai aussi des buts dans ma vie. Je voudrais vraiment faire des études à l’université. Je veux devenir journaliste et apprendre plusieurs autres langues, comme l’anglais. Je veux être indépendante et avoir ma propre maison. Je voudrai aussi voyager et connaître toute l’Europe. Je veux aussi continuer mes passions. Parmi celles-ci, je voudrai continuer la danse classique. Je suis confiante et je garde espoir en un avenir meilleur pour moi. Cela m’aide vraiment à surmonter ma situation difficile.

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